CHAPELLE SAN MIGEL DE ARRETXINAGA
Elle est située au bord du Chemin de Compostelle à l’endroit où confluent les rivières Artibai et Urko. Tous proches, on découvre, au nº22, l’ancienne mairie du bourg de Xemein, et le probadero (espace empierré où des boeufs tirent sur d’énormes blocs lors de compétitions locales) avec ses blocs de pierre.
Étymologiquement Arretxinaga signifie «lieu ou endroit où gisent/sont jetées les pierres». Arri, harria, «pierre»; etxi de etzin, etzan, «gésir, se coucher, s’allonger» et le suffixe locatif -aga, «lieu de». Cette interprétation pourrait s’appliquer parfaitement au phénomène géologique saisissant abrité dans la chapelle. Ce processus géologique appelé en minéralogie processus hydrothermal et qui se produisit il y a environ 40 millions d’années, accueille le saint patron, l’archange saint Michel. L’ange brandit sa lance contre le démon à ses pieds, qui prend ici la forme d’un dragon ou d’un autre animal fantastique. La chapelle, à plan central et de forme hexagonale, possède une entrée unique dotée d’un linteau, et est surmontée d’un clocher.
L’origine de cette chapelle est liée au courant spirituel qui se développa au haut Moyen Âge. Au Moyen Âge tardif, lors de la fondation de la ville de Markina en 1355, la rumeur courait que l’église de Xemein avait été abandonnée parce que ses fidèles fréquentaient un autre centre religieux, sans doute celui d’Arretxinaga. En 1451, lors d’un litige en matière de juridiction qui oppose le bourg de Xemein et la ville de Markina, l’existence de la chapelle est mentionnée. De même, en 1541, on indiquait que la chapelle existait depuis des temps immémoriaux et qu’elle avait hébergé des moines-ermites; elle était alors sous la garde de freilas (religieuses d’un ordre militaire) qui en assuraient l’entretien. Le 17 août 1626 on consacra solennellement l’autel de san Miguel parce qu’on avait observé que le sanctuaire d’Arretxinaga présentait une grande similitude avec celui du Monte Gargano dans la région des Pouilles (Italie) et que ce dernier était alors placé sous la protection de l’archange saint Michel. En 1631 il n’y avait plus ni moines-ermites ni freilas mais la maison destinée à les héberger était toujours là.
En 1734, le bourg de Xemein décida de reconstruire la chapelle qui tombait en ruine. Un projet fut présenté par P.B. Villarreal de Bérriz (1669-1740), mais finalement un autre fut mis en oeuvre et on inaugura la nouvelle chapelle en 1741. En 1893 on procéda à un réentuilage général du toit. En 1894, l’architecte Pedro José de Astarloa présenta un devis approximatif des travaux de conservation et restauration mais priorité fut donnée à la restauration des images. Les images et autels —il y en eut plusieurs— furent peints en 1895 par un habitant de la ville, Ramón de Ubera, qui appliqua les conditions prévues par le comité de construction.
Le 29 septembre, fête du saint patron, à minuit, le groupe de danse local, Zerutxu Dantza Taldea, danse le traditionnel Mahai Ganeko (danse sur table). L’état actuel de l’ensemble architectural d’Arretxinaga est le résultat des travaux de rénovation mis en oeuvre par la mairie de Markina-Xemein et la Diputación Foral de Bizkaia (gouvernement provincial).
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